Instances indécises
S'il y a un mot qui convient à mes images, c'est celui de rejection.
La métaphore est empruntée au monde des rapaces lorsque ceux-ci, après la capture d'une proie, rejettent les parties indigestes sous forme d'une pelote (pelote de rejection). La photographie est une capture et dans mon cas la deuxième étape, en analogie avec le monde des rapaces retient mon attention.
C’est dans un temps souvent très long, dans cette dilatation du délai de restitution d'une image (dix, vingt, trente ans et plus) que s’inscrit mon projet. La mémoire s'y mobilise autant qu'elle vacille. Souvent les images perdent leur intégrité, se délitent, se métissent et s'allient à toutes sortes de matériaux de rencontre. D'où leur indécision dans le lent processus de réduction, assimilation... et la nécessité plus ou moins pressante de revenir en visibilité.
Alain Marsaud Arts, photographie plasticienne.