De la terre

À Mompox, petite ville au bord de la rivière Magdalena en Colombie, dans les décors de Cent ans de solitude, il y a un écriteau à l’intérieur d’un jardin public abandonné : « Soy de la tierra ».
«Je suis de la terre»... de la terre... terre.
Cette série est ma contribution pour un projet collectif initié par la lecture du livre d’Emanuele Coccia (La vie des plantes). L’idée d’impermanence des choses, le retour et les transformations de la matière dans le Grand Tout du monde m'ont toujours fasciné. Avec ma série, les signes de la présence humaine restent des signaux faibles et indirects à l’exception de la main. L’intelligence humaine a longtemps laissé entendre que l’homme pouvait dominer le vivant. J’ai utilisé cette mise en scène de la main comme geste de renoncement et non de création. Du reste, le latex qui la recouvre en peau retournée (en négatif) atteste cette réversibilité à laquelle je souscris.